Indochine

La guerre d’Indochine ou guerre d’indépendance d’Indochine est un conflit armé qui se déroula de 1946 à 1954 en Indochine française (actuels Vietnam, Laos et Cambodge). Il aboutit à la dissolution de cette fédération, ainsi qu’à la sortie de l’Empire colonial français des pays la composant et à la division en deux États rivaux du territoire vietnamien. Ce conflit fit plus de 500 000 victimes.

En août 1945, le Viêt Minh, mouvement indépendantiste vietnamien d’obédience communiste, profitant de la prise de contrôle de l’Indochine par les Japonais, cinq mois auparavant, dans le contexte de la guerre du Pacifique, prit le pouvoir de la colonie française. Si le Gouvernement provisoire de la République française ne tarda pas à envoyer un Corps expéditionnaire afin de reprendre en main son territoire, la situation se mua rapidement, après novembre 1946, en guerre ouverte entre forces du Viêt Minh et Français. Le conflit peut être divisé en deux phases historiques. La première, entre 1946 et 1949, voit le Viêt Minh appliquer une guérilla meurtrière. La guerre est alors semblable à une simple lutte de décolonisation. Mais l’aspect communiste du Viêt Minh, le déclenchement de la guerre de Corée en 1950, l’avènement d’une Chine communiste en 1949 qui assura une aide logistique importante au Viêt Minh et la confrontation de plus en plus avouée entre les États-Unis et le monde marxiste-léniniste, achevèrent de procurer à la guerre d’Indochine la figure d’un conflit armé ancré dans la Guerre froide. C’est la seconde phase, qui s’étend de 1949 jusqu’à la fin des combats, en 1954 : tout en bénéficiant de l’aide matérielle et logistique des Américains, les Français menèrent lors de cette période une guerre de plus en plus directe et frontale avec leurs ennemis, auxquels le soutien des Chinois allait permettre de mettre sur pied une véritable armée conventionnelle et formée.

Malgré l’intervention indirecte américaine, les forces françaises, exténuées par la résistance adverse et plusieurs années de combats de plus en plus impopulaires en métropole, durent renoncer, surtout après la lourde défaite de Diên Biên Phu de mai 1954. Les accords de Genève, signés en juillet 1954, consacraient le départ des Français du Nord du Vietnam (Tonkin) et la division du Viêt Nam en deux, la limite étant le 17e parallèle : la République démocratique du Viêt Nam au nord, communiste, le Centre et le Sud sous administration française, avec des élections prévues en 1956 pour réunifier le pays. En 1955, un coup d’État dans le Sud organisé par le président Diem, un fervent catholique qui n’accepte pas une collaboration avec le régime du Nord, donc qui ne veut pas entendre parler d’élections réunifiant le pays, crée une république du Viêt Nam soutenue financièrement, puis militairement par les États-Unis (qui n’ont pas signé les accords). Les Français quittent le Sud ; c’est le tout début de ce qui va devenir la guerre du Vietnam.

Considérée comme la Première Guerre d’Indochine, la guerre entre Français et Viêt Minh, outre un lourd bilan humain et matériel, aura d’importantes conséquences dans l’avenir du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge. Le départ des Français laissera face à face, d’un côté, les Américains et de l’autre, les Nord-Vietnamiens soutenus par la Chine et l’URSS. Très tôt allait éclater la Seconde Guerre d’Indochine (soit la guerre du Viêt Nam), qui débouchait, en 1975, sur la victoire complète du Nord-Viêt Nam et du communisme dans cette partie de l’Asie, avec l’absorption par le Nord-Viêt Nam de la république du Viêt Nam.

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